Coupe du Monde 2026 : le Mondial de l’argent et de la géopolitique ?

9:21 - June 11, 2018
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Mercredi, la FIFA dira qui du Maroc ou du trio USA-Mexique-Canada accueillera la Coupe du Monde de football en 2026. L’Arabie Saoudite donnera sa voix aux Américains.

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C’est décidément le mois du ballon rond. Alors que la Coupe du monde en Russie débute jeudi avec un match entre le pays hôte et l’Arabie Saoudite, la FIFA va choisir, à la veille de l’ouverture du Mondial 2018, qui accueillera la compétition en 2026. Est-il vrai que, comme on pouvait le lire dans le New York Times le mois dernier, « dans le football, toutes les routes mènent soudainement à l’Arabie saoudite » ?


Ce dimanche, le JDD révèle que le royaume wahhabite a déjà choisi pour qui il voterait. Deux candidatures espèrent rafler la mise : celle du Maroc et celle d’un trio composé des Etats-Unis, du Mexique et du Canada. Les Saoudiens, qui ont noué des relations fortes avec les USA de Donald Trump, donneront leur bulletin au trio. A l’inverse de la France, qui soutient le Maroc.


L’Arabie Saoudite veut, avec les Etats-Unis, contrecarrer les plans du Qatar

Ce choix pro-USA risque de ne pas être compris au Maroc : le royaume chérifien s’est engagé avec la coalition saoudienne au Yémen et les relations entre les deux pays sont au beau fixe. Or, la décision saoudienne pourrait inciter de nombreuses fédérations, asiatiques notamment, à opter pour les Etats-Unis. De plus, la candidature américaine rapportera 11 milliards de dollars aux instances du foot contre 5 pour le Maroc. Le choix est vite fait.


Dans une région du Golfe en crise, le football est devenu un outil géopolitique. L’Arabie Saoudite, comme l’explique Le Journal du Dimanche, a lancé début mai avec onze autre pays la Fédération d’Asie du Sud-Ouest, qui regroupe notamment les alliés de l’Arabie Saoudite comme Bahreïn et les Emirats arabes unis.


Une fédération sans le Qatar. L’Arabie Saoudite tente de mettre la main sur le football mondial et d’en écarter son ennemi qatari. La semaine dernière, le Qatar accusait les Saoudiens d’avoir piraté ses chaînes sportives via le bouquet beoutQ, qui diffuse depuis fin 2017 les de beIN Sports au Moyen-Orient et au Maghreb. Le Qatar avait parlé de « crime » et l’Arabie Saoudite avait démenti.


Quand MBS invite le président de la FIFA

Selon David Rigoulet-Roze, spécialiste de la région, explique au JDD que l’embargo contre le Qatar pourrait faire partie d’une stratégie globale de déstabilisation du petit émirat et ainsi de freiner l’organisation du Mondial 2022, qui aura lieu au Qatar. La FIFA pourrait même décider de porter le nombre d’équipes, dans quatre ans, à 48 au lieu de 32 pour mettre un peu plus la pression sur le Qatar.


De là à voir un lien entre la pression mise sur le Qatar et la venue du président de la FIFA à Djedda, il n’y a qu’un pas. Officiellement, Gianni Infantino et MBS ont discuté d’un renforcement de leur collaboration. Et s’il avait été question de partager l’organisation de la Coupe du Monde de 2022 avec le royaume saoudien ? Pas forcément : le président de la FIFA a indiqué qu’« il est évident que le Qatar devra être d’accord » pour un passage à 48 équipes.

 Mais le prince héritier aurait soufflé d’autres choses à Infantino. Il aurait rappelé qu’il faisait partie du consortium d’investisseurs qui propose 25 milliards de dollars à la FIFA pour organiser une Coupe du monde des clubs et une Ligue des Nations. On est loin de l’époque où l’on annonçait une enquête de la FIFA en vue de suspendre l’équipe nationale saoudienne de toute compétition internationale pendant deux ans suite à la mise en place de l’embargo.


Aujourd’hui, l’Arabie Saoudite veut creuser son trou dans le monde du ballon rond mondial. Problème : le royaume a pris beaucoup de retard. Et le Qatar continue de poursuivre son chemin : beIN a raflé une grande partie des droits de la Ligue 1 en France, on parle d’une venue de Ronaldo au PSG et même de Zidane sélectionneur du Qatar. L’argent de l’Arabie Saoudite pourra-t-il inverser le cours des choses ?

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